Rosalie Blum
France, 2016 (sélection en festival en 2015)
Réalisation : Julien Rappeneau
Interprétation : Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone
Scénario : Julien Rappeneau
D’après : Rosalie Blum, roman graphique de Camille Jourdy (éd. Actes Sud)
Image : Pierre Cottereau
Montage : Stan Collet
Décors : Marie Cheminal
Producteurs : Michaël Gentile et Charles Gillibert
Distribution : SND Groupe M6
Durée : 95 minutes
Sortie : 23 mars 2016
Ce soir, comme la plupart des mercredis soirs – ou bien un mercredi sur deux – je suis allée au cinéma. Pour une fois, je ne savais pas quel film était sorti cette semaine en salles (bon si en fait, je savais que Batman vs Superman : l’aube de la justice était projeté cette semaine). J’ai pris le tram (oui, le cinéma est loin de chez moi, enfin tout est relatif), et après j’ai marché – longtemps. Arrivée devant les bornes devant lesquelles se pressaient des dizaines de spectateurs, j’ai eu le temps de choisir ce que je voulais (ou pensais avoir envie) de voir. Allez, Rosalie Blum, c’est mignon, j’aime bien le titre, j'y vais.
Sans aucun a priori, je m’assois dans la salle et j’attends que le film
commence. Les minutes passent et je découvre un film aussi surprenant que
délicat. Les images sont belles, de nombreux plans fixes en début de film permettent de donner un cadre défini au lieu dans lequel s’inscrit l’intrigue.
Les personnages auxquels on s’attache particulièrement vite nous ressemblent.
Vincent est coiffeur, Rosalie épicière et Aude, on ne sait pas trop ce qu’elle
est. Elle ère. Durant une heure trente cinq, ces trois destins vont se croiser
lors d’une quête un peu particulière.
Un beau jour, Vincent rencontre
Rosalie, persuadé qu’il l’a déjà vue quelque part, il la suit, longuement,
partout. C’est à partir de ce moment que tout débute : Rosalie, sans rien
dire, demande à Aude, sa nièce perdue de vue, de prendre Vincent en filature.
De découvertes en découvertes, de plans en plans, l’histoire montre des
personnages échaudés par la vie, meurtris par leur famille, perdus ou ennuyés
dans leur quotidien.
La richesse de ce film, c’est sa
poésie, sa simplicité. On comprend que chaque plan a une utilité – ce qui devrait
être le cas dans tous les films mais passons. La musique a une grande
importance et permet (non, je ne vous dis pas ce qui se passe dans le film, je
situe simplement une scène au hasard) par exemple, dans la scène du bar,
d’idéaliser le personnage de Rosalie. La musique couvre chaque bruit, et seule,
Rosalie nous tourne le dos. C’est ce qui permet de comprendre à quel point
Vincent idéalise cette personne qui – semble-t-il – le fascine.
Une inspiration
hitchcockienne ? Peut-être. Le rôle de la mère de Vincent participe à ce
rapprochement. On a ainsi une proximité entre la scène du restaurant dans Vertigo d’Hitchcock et la scène du bar
où Rosalie nous est présentée comme une femme idéalisée et, dans la même veine,
un travail de technicien et de plans quand Aude découvre la mère de Vincent.
Cette allusion à Psycho n’est pas
cachée et le plan qui montre l’ouverture de la porte de la chambre de Simone,
la mère de Vincent, est presque similaire à celui de Psycho, quand on découvre que Madame Bates est morte depuis un
petit moment.
Les performances des acteurs sont
louables et permettent de plonger dans l’univers qui nous est présenté, ce qui
est une très bonne chose. Seul bémol : la fin (promis, je ne spoile
pas), qui peut en déconcerter plus d’un… Cependant, si vous avez envie de vous
changer les idées, courrez voir cette réalisation : ce film est une vraie bulle d'oxygène dans le paysage cinématographique d’aujourd’hui.
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