dimanche 26 juin 2016

Il était une critique... Dans les forêts de Sibérie


               Dans les forêts de Sibérie


France, 2016
Réalisation : Safy Nebbou

Interprétation : Raphaël Personnaz, Evgueni Sidikhine
Scénario : Safy Nebbou et David Oelhoffen
D’après : Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson
Image : Gilles Porte
Montage : Anne Riche
Décors : Cyril Gomez-Mathieu
Producteurs : Philip Boëffard et Christophe Rossignon
Distribution : Paname Distribution et Other Angle Picture
Durée : 105 minutes
Sortie : 15 juin 2016


    Ce film signé Safy Nebbou m’a beaucoup fait penser à Into The Wild. Cela dit, c’est une réalisation qui a su garder sa propre personnalité. Le pitch, très rapidement, est celui-ci : Teddy, un homme dynamique de la ville décide, pour assouvir un besoin de liberté, de s’installer dans une cabane sur les rives du lac Baïkal. Perdu dans le blizzard, un homme lui vient en aide : un fugitif caché dans la forêt depuis douze ans.

    Ce sont des personnages attachants qui sont présentés au public. Les émotions sont vraies et donnent parfois envie de pleurer. Je ne vous raconte pas la fin, ce serait vous décourager, peut-être, d’aller voir ce magnifique film – mais j’ai quand même réussi à pleurer lors de cette séance. Et pour vous dire je pleure rarement devant un film mais le vécu des deux personnages : Aleksei le fugitif et Teddy, l’homme en quête de liberté - est extrêmement touchant.

   Enfin, ce n’est pas tant leur personnalité en tant que personnages qui est intéressante mais plutôt l’interaction que l’on observe entre le vieux fugitif et le citadin venu chercher la liberté dans une bicoque isolée. La confiance grandissante entre les deux hommes et le lien qui les unit se fortifiant, l’histoire évolue de façon inattendue. De prime abord, on a du mal à penser qu’Alksei pourrait accorder sa confiance à quelqu’un. C’est une sorte de relation paternelle qu’il entretient avec Teddy.

    Les images du lac – filmées grâce à un drone – son magnifiques, la grandeur de l’espace blanc immaculé et la petitesse de l’homme dans la nature donnent l’impression d’être perdus dans un paysage. C’est un film qui permet de mieux comprendre les relations à autrui et ceci de façon très poétique. La liberté n’est pas la même pour tous : pour Alksei, ce serait de rentrer chez lui, auprès de ses enfants ; pour Teddy, c’est de perdre son regard sur la grande étendue de glace qu’est le lac gelé.

    Autre aspect du film, l’humour. Certains plans prêtent à rire, et ce n’est pas pour déplaire au spectateur. Certes, parfois ce sont des montagnes russes émotionnelles mais c’est ce qui rend cette réalisation si belle. On ne s’attend pas à ressentir autant de choses en une heure quarante. C’est surprenant mais c’est aussi ce qui donne du relief au film.

    Dans la même veine, on peut parler du court métrage Et il devînt montagne, de Sarah Leonor, qui parle également d’un homme qui souhaite s’isoler du monde citadin dans lequel il vivait.

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