Il y a un petit moment maintenant, j’ai
revu un ancien camarade d’école (oui, je sais, on va me prendre pour une
vieille) et ceci par hasard. Enfin par hasard, pas tout à fait en fait, on
avait quand même convenu d’un rendez-vous pour que je puisse lui poser quelques
questions… à propos non pas du cinéma « classique » mais du cinéma
d’animation (oui, les films du type Le
monde de Dory, Frozen, ou encore L’âge de glace). Il termine ses études
cette année et se destine, de préférence, au métier de texture artist. Késako ? Les réponses tout de suite.
À propos de Simon
C’est
un (beau) jeune homme qui a une moustache et qui est très gentil. Trèves de
plaisanteries, Simon a passé un baccalauréat littéraire (les lettreux vont
régner sur le monde un jour, je vous le dis) dans une bourgade un peu perdue
(no offense, j’habite à quinze bornes de là, dans un village encore plus petit)
du nom de Mortagne au Perche. Arrivée à paris en 2011 dans une école d’art
digital pour Simon. Aujourd’hui, il se consacre beaucoup à ses études (c’est
bientôt la fin donc il en profite, et on le comprend) et a pratiqué la
photographie – même si à l’heure actuelle il s’est malheureusement fait dérober
son matos. Entrons dans le vif du sujet…
Dans l’imaginaire collectif
Le
texture artist ? Késako ?
Ca existe vraiment cette bête curieuse au nom intraduisible en français ?
Vous l’aurez compris, le job de texture
artist est quasiment inconnu du grand public. Quand on m’a dit que j’avais
la possibilité de rencontrer quelqu’un pour me parler de ce job, j’étais
dubitative. Un peu comme si on m’avait fait une farce mais qu’en fait pas du
tout. Ce métier existe ! Et ceci tout comme une flopée d’autres postes
dans le cinéma, ou cinéma d’animation dont on ignore l’existance.
En réalité
Donc,
le texture artist… Il peint de la texture sur un objet 3D, tout
simplement. Enfin en théorie, parce qu’en pratique, ce n’est pas la même chose
– et tout se fait sur PC, rassurez-vous. Mais avant d’aller plus loin dans le
sujet, je pense qu’il vaut mieux évoquer les différentes étapes de réalisation
d’un film d’animation (corrigez-moi si j’oublie un truc, et pardon pour les
noms en anglais, mais c’est intraduisible en français – vraiment).
On commence avec le modeling, puis on passe au rigging
qui a lieu en même temps que le texturing
qui s’effectue généralement avec le logiciel MARI et permet de peindre sans
reflets. Ensuite les animateurs donnent vie aux personnages et c’est l’étape du
lightning. Après, les shaders font leur job par rapport aux
matériaux. (Googlez tout ça pour plus d’infos, je ne suis pas encore assez
calée sur le sujet des lights ou de
la crospolarisation).
Le rôle du texture artist, vous le connaissez, il intervient très tôt dans la
réalisation d’un film. Comme les autres professionnels du cinéma que j’ai pu
rencontrer m’ont tous ou presque dit que c’était un travail d’équipe, je me
suis demandée si ce job là, de texturiser des objets était un travail d’équipe.
Visiblement ce n’est pas le cas même s’il y a un « intérêt à faire passer
ça dans d’autres mains ».
En termes de durée, la réalisation d’un
film d’animation est plus longue que celle d’un film classique. Le film
d’animation se prépare en trois ans (et ceci avec des équipes plutôt
conséquentes). Il faut que le département des effets spéciaux (explosions etc.)
puisse aussi faire son travail. Après, c’est à peu près similaire à ce qui se passe
pour un film classique : mise en voix des personnages, son, présence d’un
réalisateur…
Je vous entend de loin : que faire
comme études ? Là, j’ai envie de vous dire : faites vous plaisir, les
études selon Simon, ce n’est pas vraiment obligatoire, on peut très bien être
autodidacte. En plus, malgré un aspect technique, il avouera tout de même que c’est
un métier qui a tendance à être artistique.
Pour
le coup, ce n’est pas un article de rencontre « conventionnel », je
vous l’accorde, mais j’aurais sûrement un volume deux qui sortira à propos des
fameux jobs du cinéma d’animation dans quelques temps.
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