Elle
France /
Allemagne, 2016
Réalisation :
Paul Verhoeven
Interprétation :
Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Virginie Efira
Scénario :
David Birke
D’après : Oh…,
de Philippe Djian
Image :
Stéphane Fontaine
Montage :
Job ter Burg
Décors :
Laurent Ott
Producteurs :
Saïd Ben Saïd et Michel Merkt
Distribution :
SBS Distribution
Durée : 130
minutes
Sortie : 25
mai 2016
Très
longtemps après sa sortie, je me suis tout de même décidée à aller voir le
dernier film de Verhoeven : Elle. Adapté d’un roman de Philippe Djian (que
je vais lire très prochainement d’ailleurs), ce film m’a laissée perplexe. Sur
plusieurs points, notamment concernant l’histoire qui est portée à l’écran…
Sur
le talent de réalisateur de Verhoeven, je n’ai rien à dire, c’est un grand
maître à mes yeux et peu de cinéastes lui arrivent à la cheville (du moins
selon moi). Mais l’histoire, même si elle est tirée d’un roman, me laisse un
arrière goût étrange. Je ne comprends pas bien la réaction du personnage
principal qui (je ne vous apprend rien) se fait violer par un inconnu. Autre
point qui aurait mérité plus de détails : son background familial qui est
très sombre alors qu’il pourrait permettre de mieux comprendre ses réactions. Elles
sont imprévisibles et très peu compréhensibles, ce que je regrette dans ce film
qui est tout de même très bien mené. On se demande en tant que spectateur si on
n’est pas là face à une femme surhumaine qui pourrait résister à un tsunami
(émotionnellement parlant ou même physiquement). Beaucoup de faits sont laissés
là pour le spectateur et c’est à lui de s’en saisir pour essayer d’apprivoiser
le film et ce qui se passe dans ce dernier.
Pendant toute la séance je me suis demandée « et après ? ».
Ce film a le pouvoir de vous tenir en haleine jusqu’à la fin. C’est quelque
chose que je salue. La psychologie du personnage principal (bien que nous ne
puissions pas analyser grand chose car un professeur m’a dit : « le
personnage n’a de psychologie que ce que le réalisateur nous montre ») est
très difficile à saisir ce qui rend difficile le rapprochement entre le
spectateur et ce que ressent le personnage d’Isabelle Huppert. On se sent comme
déconnecté quand on est dans la salle car on ne sait pas trop si sa réaction
est normale. Elle annonce qu’elle s’est faite violer à table, comme ça, sans
préavis ni rien – et ça me choque. Certes, beaucoup de femmes gardent le secret
quand il leur arrive un truc pareil mais là, on est très proche du personnage
sans sentiments ni émotions. C’est dommage.
Cela
dit, Verhoeven pousse à son paroxysme – et presque jusqu’au ridicule – la situation
de cette femme qui souffre d’un choc post-traumatique bizarre. Elle flirte
volontairement avec le danger pour comprendre la psychologie de son voisin (qui
vous le verrez a une certaine importance dans le bazar). Les tons sont très froids
dans cette réalisation ce qui permet de mieux situer le rôle joué par Isabelle
Huppert qui offre une performance géniale.
Je
ne saurais que dire d’autre mis à part vous conseiller ce film. Peut-être
que vous aurez une vision de l’œuvre qui m’éclairera (et si oui, n’hésitez pas à la mettre en
commentaire de cet article).
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