Sortie: 19 août 2015
480 pages
De Mathias Enard

Voici,
pour vous mettre dans le bain, un court
synopsis de ce que vous pourrez trouver dans cette œuvre de Mathias
Enard : « Une nuit d’insomnie à Vienne, le musicologue Franz Ritter revisite
sa vie à travers les souvenirs de sa carrière d’universitaire, de ses séjours
en Orient et des moments
passés auprès de celle qu’il aime, Sarah. Cette remémoration est ponctuée de
digressions regroupées thématiquement en portraits qui constituent une œuvre
dans l’œuvre, le traité Des différentes
formes de folie en Orient en cinq chapitres : « Les orientalistes
amoureux », « La caravane des travestis », « Gangrène et
tuberculose », « Portraits d’orientalistes en commandeurs des
croyants » et « L’encyclopédie des décapités ».
Qu’est-ce
que rend Boussole si différent ?
Beaucoup de choses. En effet, ce roman est très ambitieux. Il cherche à donner
une réponses aux éléments suivants : qu’est-ce que l’orientalisme ?
Est-ce un « truc » purement intellectuel ? Où
commence-t-il ? Ces questions
hantent le personnage de Franz. Ces questions sont si pressantes que le
personnage ne dort pas. Le récit est
donc fait lors d’une longue insomnie. Nous avons là un récit admirablement
mené : ce livre est composé comme un artiste le fait pour sa toile.
Au
fil des pages, Ritter divague dans ses souvenirs, ses visions, ses amours. Il
étale un savoir qui semble illimité et remplit les lacunes orientalistes du
lecteur. Cela étant, cette dérive a un but bien précis : faire
l’inventaire complet et savant des liens et des malentendus que tissent
l’Europe et l’Orient depuis des siècles.
En
ce qui concerne le titre de Boussole,
on peut se demander à quoi il correspond. Est-ce celle du musulman qui indique
La Mecque et qu’on voit dans les chambres d’hôtel ? Oui bien cette
boussole est-elle celle du narrateur Franz Ritter, qu’il a achetée à
Bonn ?
Un
roman à lire pour découvrir un orientalisme secret et très personnel. Ce texte ne manquera pas de vous éblouir sur
l’univers parfois sombre de l’orientalisme (notamment décrit pas E. Saïd).
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