dimanche 5 mars 2017

Il était une critique... Tamara

 
Sortie: 26 octobre 2016
Durée: 1h40min
De Alexandre Castagnetti
Avec Rayane Bensetti, Héloïse Martin, Sylvie Testud  





    Avec les diktats de la mode et de la minceur aujourd’hui, ce film fait grand bien aux yeux. Adapté de la BD de Christian Darasse et Benoit Drousie, ce film est un vrai bol d’air en ce qui concerne l’image de soi et la perception que nous avons de nous-mêmes. En bref : un film rafraîchissant qui fait du bien à la confiance en soi.

    Tamara, c’est une lycéenne de 15 ans un peu enrobée. Avec sa meilleur amie, elle se lance un défi le jour de la rentrée : sortir avec le premier garçon qui franchira le seuil de sa salle de classe. De nature renfermée et timide, Tamara va essayer de sortir de sa zone de confort. En plus de ce challenge, elle devra aussi composer avec l’arrivée chez elle de l’amant de sa mère et de la fille dudit amant…

    Quoique perplexe en entrant dans la salle, j’estime que ce film a beaucoup de points forts. Malgré un scénario assez prévisible, l’histoire qui est portée à l’écran par le réalisateur ne laisse pas indifférent. À l’heure où de plus en plus de gens sont formatés par la société qui les entoure – celle de l’image et de l’apparence – ce film met en en lumière les réactions intérieures d’une jeune fille qui doit faire avec toutes ces images pré-faites que nous envoie la société actuelle. Les réflexions de Tamara sont ponctuées par l’humour et donnent une grande force au film : celle de la nuance. La demi mesure existe et ça fait du bien !  Ce n’est pas là un film parisianiste d’un sombre réalisateur sorti tout droit d’une grande école de cinéma parisienne. C’est un savant mélange de finesse, de belles images (agrémentées d’un montage réussi), de performances d’acteurs brillantes.
    
    La finesse ? Oui mais où ? Dans le scénario qui est tout à fait travaillé, bien rythmé et qui fait alterner scènes cocasses et scènes un peu plus classiques : un film dynamique qui bénéficie également de l’énergie de ses acteurs principaux. L’autre force du film concerne les multiples rythmes de cette réalisation : une dynamique familiale, un peu en marge ; la dynamique scolaire dans laquelle Tamara évolue tous les jours et la dynamique professionnelle des parents de l’héroïne. Ces différents niveau de lecture permettent à un large public d’accrocher à la diégèse ce qui n’est pas négligeable.   

    Des images représentatives de l’atmosphère éclectique dans lequel vit Tamara. Plusieurs types d’images : du noir et blanc, de la couleur, de l’incrustation d’images travaillées par un graphiste (du moins c’est ce que je suppose). Tout ceci reflète également les différents dynamismes présents dans ce film et même si la lumière est peu travaillée dans cette œuvre, les images permettent néanmoins de « ressentir » quelque chose. Plus ou moins fort – et on ne le regrette pas – mais la prochaine fois, il faudra sûrement penser à effectuer une réelle recherche sur la luminosité et le contraste.

    Pour sublimer Tamara ? Le jeu des acteurs principaux Rayane Bensetti et Héloïse Martin. Avec une certaine pudeur, Héloïse Martin offre une belle performance qui ne vous laissera pas indifférents. Rayane Bensetti quant à lui propose une interprétation de qualité qui est cependant mise en sourdine par l’aspect trop « physique » de son personnage.

    La seule faiblesse du film ? Très certainement le fait que tout soit prévisible – et cela même si on aime tous les happy end.





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