Sortie: 26 octobre 2016
Durée: 1h40min
De Alexandre Castagnetti
Avec Rayane Bensetti, Héloïse Martin,
Sylvie Testud
Avec les diktats de la
mode et de la minceur aujourd’hui, ce film fait grand bien aux yeux. Adapté de
la BD de Christian Darasse et Benoit Drousie, ce film est un vrai bol d’air en
ce qui concerne l’image de soi et la perception que nous avons de nous-mêmes.
En bref : un film rafraîchissant qui fait du bien à la confiance en soi.
Tamara, c’est une
lycéenne de 15 ans un peu enrobée. Avec sa meilleur amie, elle se lance un défi
le jour de la rentrée : sortir avec le premier garçon qui franchira le
seuil de sa salle de classe. De nature renfermée et timide, Tamara va essayer
de sortir de sa zone de confort. En plus de ce challenge, elle devra aussi
composer avec l’arrivée chez elle de l’amant de sa mère et de la fille dudit
amant…
Quoique perplexe en
entrant dans la salle, j’estime que ce film a beaucoup de points forts. Malgré
un scénario assez prévisible, l’histoire qui est portée à l’écran par le
réalisateur ne laisse pas indifférent. À l’heure où de plus en plus de gens
sont formatés par la société qui les entoure – celle de l’image et de
l’apparence – ce film met en en lumière les réactions intérieures d’une jeune
fille qui doit faire avec toutes ces images pré-faites que nous envoie la
société actuelle. Les réflexions de Tamara sont ponctuées par l’humour et donnent
une grande force au film : celle de la nuance. La demi mesure existe et ça
fait du bien ! Ce n’est pas là un
film parisianiste d’un sombre réalisateur sorti tout droit d’une grande école
de cinéma parisienne. C’est un savant mélange de finesse, de belles images
(agrémentées d’un montage réussi), de performances d’acteurs brillantes.
La finesse ? Oui
mais où ? Dans le scénario qui est tout à fait travaillé, bien rythmé et
qui fait alterner scènes cocasses et scènes un peu plus classiques : un
film dynamique qui bénéficie également de l’énergie de ses acteurs principaux.
L’autre force du film concerne les multiples rythmes de cette
réalisation : une dynamique familiale, un peu en marge ; la dynamique
scolaire dans laquelle Tamara évolue tous les jours et la dynamique
professionnelle des parents de l’héroïne. Ces différents niveau de lecture
permettent à un large public d’accrocher à la diégèse ce qui n’est pas
négligeable.
Des images représentatives de
l’atmosphère éclectique dans lequel vit Tamara. Plusieurs types d’images :
du noir et blanc, de la couleur, de l’incrustation d’images travaillées par un
graphiste (du moins c’est ce que je suppose). Tout ceci reflète également les
différents dynamismes présents dans ce film et même si la lumière est peu travaillée
dans cette œuvre, les images permettent néanmoins de « ressentir »
quelque chose. Plus ou moins fort – et on ne le regrette pas – mais la
prochaine fois, il faudra sûrement penser à effectuer une réelle recherche sur
la luminosité et le contraste.
Pour sublimer Tamara ? Le jeu des acteurs principaux Rayane Bensetti et
Héloïse Martin. Avec une certaine pudeur, Héloïse Martin offre une belle
performance qui ne vous laissera pas indifférents. Rayane Bensetti quant à lui
propose une interprétation de qualité qui est cependant mise en sourdine par
l’aspect trop « physique » de son personnage.
La seule faiblesse du film ? Très
certainement le fait que tout soit prévisible – et cela même si on aime tous
les happy end.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire